Cette soirée de lancement d’une anthologie, à bien des égards exceptionnelle, bouscule d’emblée une idée reçue : non, l’art du haïku ne fut pas découvert en France après la destruction d’Hiroshima. Pour preuve, ces poètes initiés à la sensibilité japonaise qui écrivaient déjà des haï-kaïs lors de la Première Guerre mondiale. Qui sont-ils ? De jeunes poètes qui avaient rendez-vous avec la mort. Mais encore ?
Leurs noms sont aujourd’hui méconnus mais ils ont suscité l’admiration d’Apollinaire, de Max Jacob ou de Paul Eluard. Quant à leurs textes… ils sont plus que de simples poèmes : ce sont des projectiles, des éclats d’humanité, des brisures d’espoir, de révolte, de peur ou de vie. La fulgurance du fragment face au désastre de la guerre.
A lire – En pleine figure – Haïkus de la guerre de 14-18, anthologie établie par Dominique Chipot, préface de Jean Rouaud, Éditions Bruno Doucey, 2013.