C’est un bel été qu’Iris passe avec ses parents et son grand frère Sacha sur l’île d’Ouessant. Tout comme dans un film Super 8. Éclat sépia du bonheur. Et puis, un matin, la mère disparaît. Et ne revient pas. Incrédulité, puis : retour à l’inacceptable raison. « Sacha disait que parfois Maman était triste et qu’elle aurait pu vouloir effacer la tristesse dans l’eau salée. » Iris ne veut pas croire son grand frère. Et pourtant la rentrée arrive et il va falloir s’y coller : à la vie sans elle. « Le chagrin n’a pas de projet à long terme. Peu lui importe de détruire le terrain sur lequel il prospère – vous. Comme ces nymphéas qui assèchent le marais où ils se multiplient. » L’histoire d’un vide inconcevable et pourtant palpable, vécu à hauteur d’enfant, cet enfant trahi qui persiste en nous. Et signe.
Sophie Pujas, Les homards sont immortels, Flammarion, 2022.