La Fabrique

La Fabrique invite un poète et un chanteur qui ne se connaissent pas. Ils doivent partager un moment scénique d’une heure autour de ce qu’ils ont, ou non, en commun, en plus de la voix et des mots.

Laura Vazquez, poète, semble aligner des phrases plutôt qu’écrire. On la dirait traversée par ce qui la choque, ces maladies contemporaines et occidentales que sa voix vient brandir pour ne pas étouffer. Elle compulse et entremêle des affects, des faits d’aujourd’hui, d’hier et de demain. Ses textes s’inscrivent dans l’espace de la page, mais aussi dans ses nombreuses vidéos, ainsi que là où elle les incarne, d’un pays à l’autre, sur scène, face aux autres. Nabila Mekkid, chanteuse venue du théâtre, a créé son nouveau langage, fait de mots, de musique et de scène elle aussi. Sa voix, déchirée mais chaleureuse, a quelque chose d’un cri quand elle chante l’Algérie, Paris, la mémoire, l’exil, l’amour, l’espoir, avec l’âpreté, la violence et la force de consolation d’un blues emporté. Ces deux jeunes artistes ont des voix profondes, qui les exposent et les contiennent, qui peut-être les libèrent.