Quand elle apprenait à lire elle racontait des histoires munie d’une technique et d’une seule, commencer par le triste. Les choses ont mal tourné, des gens ont été écrasés au passage d’une voiture, voilà. Celle qui marchait à côté d’elle sur le chemin de l’école, la bouche ouverte comme un poisson mort, se récriait, ce n’est pas une histoire. Clarice : « Si je dis : tata déjeune avec tonton, je ne fais rien vivre. Et rien n’existe. Mais si je dis par exemple : fleurs sur la tombe, tout de suite c’est une chose qui n’existait pas avant que je pense fleurs sur la tombe. »
« Nous l’appelons Clarice, comme font les Brésiliens à propos de Clarice Lispector, écrivain majeur du Brésil du XXe siècle. Nous racontons autrement cette rencontre, cette résonance, après le spectacle que nous avons fait en 2012 (Théâtre de la Bastille, Festival d’Automne, ensuite présenté au Brésil.) »
Bruno Bayen & Emmanuelle Lafon
Une vingtaine d’œuvres de Clarice Lispector est disponible aux Éditions des femmes.